La petite danseuse de Degas, par Norah
Et mon corps dansera sur les ombres d’antan,
Devenant l’insoumise à la grâce irréelle,
Le fragment d’un amour que l’on sait infidèle,
Comme un rêve infertile, emporté par les ans.
Et mon âme sera le radeau des espoirs,
Recueillant les élans de la foule immobile,
Le regard éperdu vers la scène, à mon île,
- Ils se livrent à moi - doux silence exutoire.
Et la jambe tendue au sépulcre de l’art,
Je serai la danseuse et la femme sans fard,
Le secret d’un ailleurs qui s’éclipse au matin,
L’innocente ferveur d’un sot rire enfantin.
Alors, ils couleront, de vos yeux à mon cœur,
Ces grands mots d’océan, ces lueurs éphémères,
Ces chemins sans jasmin aux visages amers,
Quand moi, je danserai, sous vos larmes en fleurs.